Sunday 9 January 2011

Présentation

Je crois qu’il faut que j’apprenne à être sincère avec moi-même. Ne pas me mentir sur ma situation. J’ai toujours essayé de me persuader et de persuader les autres que je m’en fichais de ce qu’ils penseaient de moi, parce trop souvent on s’était moqué de moi, m’avait racquetté, rejeté, puis abusée, humilié, ou frappée. Je voulais me persuader que ça ne m’affecterait pas. Je ne laissait personne s’approcher de moi. En me rendant moi-même ridicule, je leur coupait l’herbe sous les pieds, aux autres. Alors j’ai arrêter de travailler pour l’école, j’ai mangé n’importe quoi, n’ai pas pas fait de sport, m’est comporter en fait comme un animal. Je me suis renfermée. Aujourd’hui je suis malade, grosse, gonflée et laide. Et j’ai 20 ans. J’ai envie de vivre maintenant, de faire en sorte de me rendre heureuse. C’est pour cette raison que je veux commencer un régime demain.
Je suis une ancienne boulimique. Je me suis déjà beaucoup amélioré. Il y a encore un peu plus d’un an, je faisais au moins 2-3 crises par jour. On me laissait seule le week-end et j’en faisais 6, 7... Puis je suis partie à l’étranger. Echapper à mes parents m’a fait beaucoup de bien. J’ai passé des mois sans vomir (avec quelques crises, mais gardant tout). J’ai pris un petit peu de poids, je ne mangeais que du fast-food, et à n’importe quelle heure. Mais j’étais quand même fière de m’être débarrassé de la boulimie. Puis j’ai été au pair,  dans une famille de trainers. Infuencée je me suis inscrite au fitness. J’ai essayé d’améliorer mon alimentation (j’évite les produits laitiers qui je crois me donne de l’acné depuis un moment déjà) en évitant le lait, les sucres, et les farines. Bien sûr je faiseais parfois des crises, mais je les gardais. Mon corps à vraiment changé durant cette période, grâce au sport. Je prenais le fitness très au sérieux, y allait plusieurs fois par semaines. En fait c’était surtout pour me réchauffer (il faisait très froid là-bas) et pour le mieux-être que cela m’apportait. Ma vie là-bas était assez solitaire et déprimante, c’était mon seul plaisir et il est devenu addictif. A chaque fois, je faiseais de la muscu et ensuite du cardio. J’ai perdu un petit peu de poids, mais rien de très significatif. 


Puis je suis tombée amoureuse. Pour le retrouver, je devait économiser des semaines pour payer le bus et les nuits à l’auberge de jeunesse de la ville où il vivait. C’était dur. J’étais heureuse quand je le voyais, mais nous étions trop séparés. Un weekend où je lui rendais visite tout a été détruit. J’essayais d’être joyeuse, mais je le soupçonnais d’aller avec d’autres filles (nous n’étions pas vraiment un couple officiel..). Je ne lui faiseais plus confiance et je pense que ça se voyait. J’allais aussi vers d’autres garçons. Quelle attitude stupide. Bref ce weekend là il ne sait rien passé entre nous. Il a passé le samedi soir à m’ignorer. Il ne m’a pas embrassé à mon départ, même pas accompagné jusqu’au bus. Je ne l’ai plus jamais revu. Il ne m’a même pas rappelé. Après quelques jours, il m’a seulement demandé si j’étais bien rentrée. Il m’a invité à sa fête d’adieu quand il allait rentré dans son pays, alors qu’il savait que je ne pourrais plus venir sans son aide financière. Je lui ai répondu avec un email où je disais ce que je ressentais. Il faut croire que ce n’était pas réciproque puisqu’il ne même pas répondu au mail, disant simplement que c’était complètement faux, que je ne devais pas croire ce que je lui disais, qu’il allait me parler. ça a été son tout dernier message, ça fait 7 mois.


Ce chagrin d’amour m’a vraiment détruite. Ceux qui ont eu un chagrin d’amour savent de quoi je parle. Il y a d’abord cet état d’anesthésie, puis la douleur, horrible. L’envie de vomir, le goût de métal, la poitrine qui s’arrache. Je ne pouvais rien avalé, j’ai perdu du poids pour une fois sans le chercher, puis bien sûr les crises ont reprises. Je suis rentrée au pays depuis, j’ai même déjà déménagé deux fois. Je suis maintenant en colocation depuis quelques jours. Je ne suis plus aussi malade qu’avant, je ne fais des crises vomitives que le weekend.
Mais j’aimerais vraiment, comme je l’ai dit au début de mon message, retrouvé la grâce de l’être humain. Etre une jeune femme. J’ai l’impression que tous et toutes autours de moi vous êtes magnifiques. Marqués par la grâce de l’être humain, de celui qui vit. Qui travaille  bien sûr et souffre parfois, mais qui partage, qui aime, qui sort, qui rit, qui fête, fait l’amour, qui écoute de la musique, qui s’habille, et qui mange dans un esprit de convivialité. 
Je suis un peu larguée au milieu d’une ville où je ne connais pas grand monde. Je n’ai pas vraiment d’amis. Encore moins de petit ami. Ma grand-mère pense que je suis lesbienne, soit dit en passant. 
Il faut que je perde du poids. Je ne suis pas vraiment en surpoids, ou alors peu. Je m’habille en taille 36 normalement. J’ai juste pris du poids pendant ces dernières semaines qui ont été très dures pour moi à cause des fêtes. Et comme j’évite de vomir, mon poids grimpe, grimpe. 
Mais je suis quand même trop ronde pour ma nature, à mon avis. Je n’arrive jamais à m’habiller, je me sens tout-le-temps grosse. Je suis boudinée des bras, des mains, et surtout du cou. J’ai un double menton, le visage gras, gonflé. ça rend mon visage horrible, et méchant. Je ne sais pas si ce gonflement va partir en sachant que j’ai toujours eu un visage rond. Mais là je me dit que peut-être que c’est une raison pour laquelle je n’ai pas d’amis, pas de petit copain. Peut-être que mon visage est trop moche. Certaines personnes pourtant me disent que j’ai des jolis yeux. 
Peut-être aussi que c’est mes habitudes alimentaires plus que le surpoids. Bon, les vomissements déjà, mais même quand j’ai arrêté de vomir mon visage restait moche. C’est peut-être les chewing-gums, diet coke, additifs, cafés, peut-être les produits laitiers sur lesquels je craque, le sucre, peut-être les céréales.
Il faut dire que je suis accroc à la nourriture, toujours ne train de consommer, même si ce sont des chewing-gums ou du café noir.
C’est comme mon seul ami, où l’overdose de sensation qui me protège de ma tristesse profonde.
Voilà, j’ai écrit beaucoup. C’est assez inintéressant mais ça permet de comprendre ma position. Je cherche des «buddies» qui vivent la même situations, on pourrait peut-être s’encourager, rassembler des informations qui nous aideraient. S’en sortir ensemble.
Avec mon amour et du courage pour ceux qui souffrent également à travers la nourriture,
Stella